Le 5 Août 1914
Chère Sylvanie
Je suis sur le point de prendre un Pernod chez l'spagnol
à côté du marché couvert avec Berry. Je viens de voir Caliste.
Tout est très calme, on dirait qu'on part pour les manœuvres. Ce ne sera pas la vérité, mais quand même, nous n'en somme pas encore là.
Je ne suis pas encore habillé. Nous sommes libres. Je vais finir mon canard ce soir chez le frère de Berry. Nous avons bu le demi-litre gros dans la cour de la caserne à midi.
Tout marche bien, des pancartes voyagent à Agen pour Berlin et la peau de Guillaume sera à vendre un jour. J'ai vu tous mes anciens copains, tout contents d'aller en Allemagne.
Je reste quelques jours à Agen. Si tu reçois la lettre avant dimanche, tu pourras me faire réponse.
HUGON Léon